Plan de relance :
ET APRES ?
La consultation des élus sur le projet de relance a donc pris fin le 15 juin, au terme d’un long et douloureux parcours jonché de réunions d’information, de pseudo « négociations » et d’âpres discussions sur les conditions de départs de 167 collaborateurs, des collègues plus ou moins proches, des compagnons de route, motivés et compétents, mais dont on nous explique qu’il faut maintenant se séparer pour se tourner vers autre chose… mais quoi ?
Le travail accompli par vos élus, pour minimiser les impacts du projet, ne s’est pas fait sans difficultés ni sans douleur, face à une direction déterminée à appliquer son projet quoi qu’il en coûte.
Qu’il en coûte son réseau direct, ses vendeurs « géo », ses clients historiques, sa présence sur le marché des TPE et PME, ou l’excellence de son service technique.
Qu’il en coûte la santé des collaborateurs « survivants » et la dégradation continue des conditions de travail. Tous ces plans qui se sont succédé suffiront-ils, un jour, à enfin satisfaire les actionnaires et les financiers du groupe, toujours plus avides ?
Lorsque les effets délétères de mauvaises décisions se font sentir depuis des années, lorsque le résultat n’est toujours pas à l’attendu, lorsque le remède est encore plus dévastateur que le mal, le « quoi qu’il en coûte » trouve très vite ses limites et peut même s’avérer dangereux, voire fatal. Depuis des années, CANON n’a eu de cesse de supprimer des emplois, de tirer un trait sur des compétences durement acquises au fil des années, de créer des situations à risques pour la santé et la sécurité des collaborateurs, d’externaliser à outrance le travail, de vider l’entreprise de sa substantifique moelle jusqu’à en faire une coquille vide, et ce, malgré les alertes et les avertissements inlassablement formulés par vos représentants du personnel.
Être élu chez CANON, c’est comme être au chevet d’un malade. Malade « chronique » ou « hypocondriaque » ?
Lors des kicks-off, les collaborateurs ont été chaleureusement remerciés par des directeurs de divisions. Des directeurs presque surpris mais satisfaits que les résultats soient à peu près à l’attendu malgré une crise sanitaire sans précèdent et que le personnel ait tenu bon la barre et limité les dégâts face à l’adversité.
Alors pourquoi le diagnostic dressé dans le cadre du plan de relance ne serait-il pas erroné ? Est-ce qu’on nous cache quelque chose de pire encore ?
Le pire est certainement à venir car ce projet en cache, à coup sûr, un autre, peut-être plus dévastateur, plus douloureux, plus ravageur encore. Certains diront que les représentants du personnel ne voient que le côté négatif mais, jusqu’ici, les faits nous ont donné raison et l’avenir proche dira probablement, une fois de plus, que nous avons eu raison de nous arcbouter sur nos convictions, raison de défendre nos idées et l’intérêt des salariés.
Notre crédo est, quoi qu’il en coûte, de croire profondément en l’Humain. Les hommes et les femmes sont la force vive de toute entreprise, la seule, celle-là même qui a permis à Canon France d’être ce qu’elle est et sans laquelle elle ne serait finalement rien.